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Nous arrivons ainsi à nous demander d’abord de quels effectifs disposait Dupleix et ensuite ce que valaient au juste ses troupes, aussi bien les officiers que les soldats européens et les cipayes.


Les effectifs. — Les troupes de Dupleix se composaient, comme on le sait, d’Européens et d’indigènes. Les troupes européennes devaient en principe s’élever à 1.200 hommes répartis en dix compagnies de 120 hommes chacune, dont 4 à Pondichéry et 2 à Karikal, Mahé et Chandernagor. Les engagements étant d’ordinaire contractés pour six ans, la relève eût dû être chaque année de 200 hommes ; mais en fait elle était au moins du double ; car un grand nombre de soldats mouraient sur mer avant d’arriver dans l’Inde, d’autres plus nombreux succombaient dans le pays, d’autres enfin désertaient. Pour un motif ou pour un autre, nos effectifs n’étaient jamais au complet. Il y avait toujours un déchet d’au moins un tiers. S’il faut en croire la Bourdonnais, il ne restait plus à Dupleix, après la prise de Madras, que 586 Européens, tant pour la garde de cette ville que pour celle de Pondichéry. En partant après le cyclone du 10 octobre 1746, la Bourdonnais dut lui laisser 900 blancs et à peu près 300 cafres devenus de bons soldats[1]. De son côté, Dupleix retira quelques jours après 400 hommes de l’escadre de Dordelin ; avec les déchets nouveaux qui se produisirent, c’est 18 à 1900 Européens qui restaient à Pondichéry et à Madras à la disposition de Dupleix, lorsqu’il apprit la nouvelle de la paix d’Àix-la-Chapelle.

Dans les années qui suivirent, il reçut de France

  1. Mémoires historiques de la Bourdonnais. Édition de 1890, p, 206.