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guerre et celui-ci à demander l’appui des Français. Ainsi les affaires de Bayanor et celles de Nelisseram se rejoignent à leur origine (septembre 1751).

La guerre, autant qu’on peut donner ce nom à des démonstrations sans gravité et sans importance, durait depuis un an, lorsque dans le courant de 1752, Bayanor sollicita de nouveau notre concours. Louet y mit comme condition la cession de la Montagne du Porc-Épic et un établissement à Badiagara. Cheriquel s’offrit d’appuyer nos demandes auprès de son beau-frère. Au moment de conclure, Louet eut un scrupule ; il craignit pour nous les conséquences d’une intervention armée et se tint sur la réserve.

L’attitude de Bayanor dans l’affaire des Danois fut peut-être une réponse à la nôtre. Quoi qu’il en soit, on a vu qu’après cette affaire ni Dupleix ni Louet n’étaient disposés à faire un long crédit à Bayanor ; le 26 mai 1753, Dupleix écrivit à Louet de lui faire des propositions ; il ne désespérait pas en principe de pouvoir lui envoyer les 300 hommes dont il avait été question.

C’est alors que se produisirent les événements graves que nous avons indiqués.

Au mois de juillet 1753, Bayanor envahit tout d’un coup le pays d’Iruvelinad. Le motif de l’agression était purement privé. Vers 1715, un nommé Counoumel, nambiar d’Iruvelinad, avait tué un parent de Narangoly, autre nambiar et, le meurtre accompli, s’était réfugié auprès de Bayanor. Celui ci lui avait accordé sa protection, à condition qu’il lui laisserait percevoir annuellement le revenu de ses propriétés. Cependant, Narangoly, poursuivant sa vengeance, ne cessait d’inquiéter non seulement la famille de Counoumel, mais tous ceux qui résidaient sur ses terres. C’est pour