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Kutch chargés de marchandises, telles que coton, dattes, chameaux, chevaux, qui se rendaient à Calicut ou à Cochin.

Pour assurer la vitalité de l’établissement ainsi constitué, la Compagnie devait affecter un fond d’environ 200.000 rs., tant en marchandises d’Europe qu’en argent, pour faire achat de celles de la côte Malabar : fer, plomb, poivre, ancres, cordages de kaire, bois de sapan, de sandal et de construction, cardamome, épiceries, canelles, etc. les marchandises seraient transportées de là à Mahé et à Calicut, en attendant que l’on rouvrit les voies commerciales avec le Maïssour (A. C. C2 84. p. 323-327).

C’étaient là des rêves : aucun ne se réalisa. Si dès la fin de 1752 le Canara cessa de nous créer des difficultés, nous en éprouvâmes de plus graves à l’intérieur dès 1755, et quand nous perdîmes cette nouvelle conquête, séparée de Mahé par les états de Cheriquel, de Cotiatte, des Nambiars et de Coguinair, notre pouvoir y était très mal assuré.

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Il nous faut maintenant revenir un peu en arrière, au règlement de nos comptes avec Cheriquel, en octobre 1752.

À ce moment, Cheriquel ne nous cédait pas seulement Ramataly, mais encore Aycanne et Cavoye, deux petites places du voisinage. Cette cession n’était au fond que la rançon du secours qu’il nous avait demandé contre le Canara et contre les Anglais. Cheriquel ne nous avait demandé aucune libéralité, loin de là, il nous avait remboursé 10.000 roupies le 26 septembre. Mais, quand il eut fait la paix avec les Anglais, il nous laissa d’abord entendre qu’il lui serait d’abord agréable de recevoir quelque présent, puis il le demanda d’une façon plus