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Le 6 décembre, Louet communiquait enfin à Dupleix une lettre qu’il venait de recevoir du roi de Canara. Celui-ci disait que depuis que ses gens étaient allés à Pondichéry il avait écrit lui-même à Dupleix et n’avait pas reçu de réponse. Il ne demandait pas mieux que de vivre en bonne intelligence avec la Compagnie et priait Louet de lui envoyer deux personnes avec qui il put s’entendre. Louet lui répondit qu’après l’envoi de ses gens à Pondichéry, le roi devait être parfaitement au courant des intentions de la Compagnie et qu’à moins de nouveaux ordres du Conseil supérieur, il ne pouvait lui envoyer personne.

On en resta là ; la paix ne fut jamais signée ; mais les hostilités ne reprirent pas et au mois de mars 1754, Du Passage, escomptant la sécurité dans laquelle il vivait, était occupé à réduire de moitié le fort de Nelisseram beaucoup trop étendu et pouvait réformer 325 hommes, tant maures que noirs, dont il n’avait plus besoin.

Un an plus tard, la situation n’était pas changée. Le 25 janvier 1755, Louet écrivait à Godeheu, successeur de Dupleix : « Nous sommes assez en paix avec le Canara, quoiqu’il n’y ait rien de terminé avec lui. Cette inaction de sa part nous donne lieu de ranger les esprits du pays, qui ci-devant étaient accoutumés à se donner divers mouvements qui ne contribuaient peu à peu à la ruine du pays. »

Nous conservâmes l’établissement de Nelisseram jusqu’en 1760, époque où nous le perdîmes avec nos autres possessions. Avec les territoires cédés par Cheriquel en 1753 et 1754, il comprit les villes ou localités d’Aycanne, Pongoye, Cavoye, Matlaye, Mont Dely, Nelisseram, Ettoucoulam et Ramataly et le territoire environnant. C’était un nouveau bloc, plus important que celui de Mahé,