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si Dupleix en acceptait les conditions. Le roi de Canara lui envoya deux députés pour les discuter avec lui. Tout en les écoutant, Dupleix demanda à Louet de lui formuler ses propres propositions. Louet les lui envoya le 10 décembre ; elles comprenaient 15 articles qu’on peut ainsi résumer :

La Compagnie n’ayant pas été la première à commencer les hostilités, demande que tous les frais de la guerre lui soient remboursés (art. 1).

Les deux forteresses de Nelisseram et de Ramataly resteront sa propriété (art. 2).

Le roi de Nelisseram restera sous la protection de la Compagnie et ne sera plus tributaire du Canara. Si le roi de Canara devait avoir quelque différend avec celui de Nelisseram, il ne pourra agir contre ce dernier sans en avertir la Compagnie qui essaiera d’interposer ses bons offices (art. 3 et 6).

Le roi de Canara accorde à la Compagnie la sortie de 400 courges de riz quittes de l’aldame et d’un quart des droits de douanes. Les autres embarcations munies de passeports et pavillon français paieront les droits en entier moins l’aldame. La Compagnie sera fournie du riz dont elle aura besoin par préférence à toute autre (art. 8 et 9).

Le Canara ne pourra concéder à aucune nation européenne un établissement quelconque, même un magasin, dans la partie de Nelisseram dont il restera possesseur (art. 14).

Si par malheur un vaisseau français échouait sur les côtes du Canara, tous les effets dudit vaisseau seront rendus à la Compagnie, sans que le roi s’approprie la moindre chose, dérogeant à cet égard à ce que la coutume a introduit (art. 15).