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mais elle fut repoussée et dut à nouveau se retirer à Pongoye. Les forts que nous occupions dans le pays n’avaient pas une grande importance. Celui de Ramataly était de nulle défense ; quant à celui de Nelisseram, bien qu’il eut environ 118 toises de long sur 53 de large et qu’il fut flanqué de sept tours, il était extrêmement faible de murs, partie des parapets n’étaient qu’en terre ; il ne nous offrait pas grande protection.

Du Passage qui commandait toujours nos troupes, assiégea et prit la forteresse de Matlaye, dont il fit raser le fort, beaucoup trop vaste pour être utilement défendu avec les effectifs restreints dont il disposait. Il estimait alors que pour terminer les opérations, il nous faudrait 3 à 400 blancs, 4 à 5 pièces à minute, quelques mortiers de 6 à 8 pouces et des bombes.

Il fut mieux servi qu’il ne le pensait, quoique d’une façon différente. Une lettre interceptée du roi de Canara au chef anglais de Tellichéry, lui révéla que les Anglais ayant fait la paix avec Cheriquel, conseillaient vivement au Canara d’en faire autant et que celui-ci, acceptant leur médiation, se proposait d’envoyer à Tellichéry une personne capable d’en causer avec eux. Cependant, d’après sa lettre, le roi de Canara ne paraissait disposé à traiter que si on lui rendait Nelisseram et Matlaye ; il n’était point question de la Compagnie française, mais seulement des gens de Nelisseram, qu’il continuait à considérer comme des sujets rebelles.

Ce qu’il ne disait point, c’est qu’au même moment il avait des difficultés assez sérieuses avec un prince du nord, qui avoisinait ses états et qu’il voulait réserver contre lui toutes ses forces. À la suite de pourparlers assez laborieux, une simple suspension d’armes fut conclue au mois d’octobre ; la paix elle-même ne pouvait être signée que