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poser d’un pays appartenant au Canara. Il le mettait en défiance contre les Français : « Vous verrez, lui écrivit Doville le 19 juillet, si vos nouveaux amis sont aussi fidèles et aussi puissants que nous… À présent, concluait-il, voyez s’il est bon de mettre fin à l’amiable aux différends qu’il y a entre vous et nous ou s’il est nécessaire d’user des armes pour y déterminer. »

Les Hollandais de Cannanore n’étaient pas non plus inactifs. Leur chef, Godefroy Hyerman, écrivait le 27 juillet à Cheriquel que ce n’était pas une raison, parce que les Anglais l’avaient traité en ennemi, pour permettre aux Français d’aller à Nelisseram. Avait-il oublié qu’il avait cédé une partie de son territoire à la Hollande ? celle-ci n’était donc pas sans droits pour intervenir. « Pour qu’il ne vous arrive aucun mal, lui conseillait-il, vous devez donner au plus tôt vos soins pour que les Français se retirent d’où ils sont et pour les obliger de s’en retourner à Mahé. »

Le gouverneur de Mangalore et le général de l’armée de Canara firent des réponses identiques (6 et 10 août). Rappelant les faits depuis leur origine, ils invitèrent purement et simplement Louet à retirer ses troupes et à conseiller au roi de Nelisseram de rentrer dans le devoir d’où il était sorti. Le gouverneur se plaisait au surplus à rappeler les bonnes relations qui avaient toujours existé entre lui et notre chef de Mahé, puisque « tous les ans, disait-il, il venait à Mangalore un officier français pour le commerce de la Compagnie ». Louet répondit en invoquant à nouveau le danger marate et conclut à terminer le différend par la parole, le moyen le plus convenable à son avis « en ce qu’il cause moins de dépenses ». Il semble que cette réponse ait fait une certaine impression ; car, peu de temps après, le roi de Canara envoya quel-