Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/431

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cette perspective alarmante décida Louet à brusquer les événements. Il envoya deux brahmes pour causer. Le résultat de ces conversations fut que Louet ne pouvait rien faire sans en référer d’abord à Dupleix et au conseil de Pondichéry. Sa lettre partit le 26 mars ; le roi, nous dit Louet, en attendit la réponse avec l’impatience d’un veau qui attend sa mère pour la téter.

Le Conseil répondit le 15 avril. Cette réponse était telle qu’on pouvait l’attendre de la nouvelle politique de Dupleix ; il disait qu’il n’y avait pas à hésiter ; si Nelisseram était réellement disposé à nous donner quelque territoire et les facilités commerciales dont il parlait, il fallait lui fournir les armes et les munitions qu’il demandait : « Votre principale attention, écrivit-il à Louet, est d’avoir suffisamment de terrain et de revenus pour l’entretien de 3 à 400 hommes… le commerce exclusif doit être une des principales clauses de l’accord. » Il convenait toutefois d’agir avec le plus grand secret à cause des Anglais, qui demandaient depuis dix ans un établissement à Nelisseram et avaient une créance de 5.000 fanons sur Cheriquel, gagée sur l’embouchure de la rivière.

Les négociations reprirent aussitôt avec Nelisseram. Le roi consulta discrètement les principaux du pays et tous furent d’avis qu’il fallait s’entendre avec la Compagnie française. Les pourparlers, assez rondement conduits, aboutirent à un traité en 17 articles qui fut conclu le 17 juin. En voici les principales dispositions :

Le roi de Nelisseram devait obtenir de Cheriquel le côté sud de la rivière pour en faire ensuite donation à la France :

Il nous cédait la forteresse de Nelisseram avec son district et les revenus qui en dépendent ;

Les droits d’entrée et de sortie de la rivière appartien-