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étonnement et ses regrets. Très rarement il les brusque ou les morigène.

Les mauvaises langues répandaient naturellement le bruit qu’en faisant la guerre Dupleix poursuivait beaucoup plus ses intérêts personnels que ceux de la Compagnie ; sans réfuter directement, ces rumeurs, Dupleix n’en attachait pas moins un grand prix à ce que, par son silence, elles ne devinssent pas des vérités officieuses, et de temps en temps il s’en expliquait avec ses officiers sous une


    a trois au hazard. Cependant presque tous les états sont passés à une mesure et tout au plus à une mesure et demie au fanon ; jugez de la friponnerie… Les officiers sont assez payés pour nourrir leurs chevaux ; retranchez cette dépense, je vous en prie ; elle n’est pas petite et pourvu que l’on donne aux chevaux le grain qu’on leur destine, je vous assure qu’ils seront bien nourris, mais d’autres en mangent plus qu’eux. » (D. à Rivière, 10 avril 1754, B. N. 9157, p. 434).

    « Je vous ai marqué de recevoir du brahme tous les vivres, beurre, etc., qu’il vous remettra. Nous n’avons ici aucunes nouvelles du détachement dont parle le P. Martin. Nous savons seulement qu’il est venu quelques cavaliers auprès de Trivatour et de Vandavachy, qui ont pillé la première et s’en sont retournés. Il est inutile de vous amuser aux pièces de fer. Lorsque celles de fonte seront toutes descendues, je vous marquerai quand il faudra les faire partir ; il s’agit de savoir si vous avez des coulis pour tirer les diables. J’attends les macouas avec impatience. Les cipayes ont eu ordre de se rendre à Gingy le lendemain de leur arrivée. Je vais savoir de M. Cornet s’il a des chemises bleues à envoyer ainsi que des caleçons ; il est particulier que ces gueux de matelots n’aient rien de tout cela. Je n’ai ici aucun cipaye et par conséquent aucun officier. » (D. à Sornay, 6 oct. 1750, A. V. 3746, f° 95).

    « Je reçois, M., votre état par le charron dont vous me parlez ; je vous prie de vous persuader que ce n’est pas par ignorance que l’on ne fait pas les roues comme vous les fera le charron dont vous me parlez, mais la nécessité de les faire durer et de ménager la dépense m’a engagé de les faire sans tant de cérémonies, mais d’une durée triple et quadruple des autres. Je puis vous assurer que si en Europe on avait connaissance de cette façon qui n’est pas nouvelle dans l’Inde, qu’on abandonnerait bientôt toutes ces roues à rayon qui sont d’une dépense infinie. Cependant, pour vous faire plaisir, j’appelle le charpentier pour lui dire d’envoyer les outils que vous demandez. » (D. à Astruc, 24 fév. 1753, B. N. 9156, p. 115).