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CHAPITRE IV

À la côte Malabar et en Indo-Chine.


Notre établissement de Mahé, à la côte Malabar, vécut lui-même de l’existence la plus tranquille pendant les cinq années de cette histoire. Il eut le même administrateur, Louet, un ancien fonctionnaire de la colonie arrivé dans l’Inde en 1727[1]. Le commerce qui n’avait jamais répondu complètement aux espérances de la Compagnie, se poursuivait normalement quoique sans éclat : il fournissait en moyenne à la France les 500 milliers de café dont elle avait besoin chaque année. Les Anglais avaient pris leur parti de notre installation à côté de leur comptoir de Tellichéry et Bayanor, le prince du pays, ne nous cherchait plus querelle depuis le traité de 1742 qui avait en principe fixé nos limites.

Aussi bien tout l’intérêt en cette partie de l’Inde n’est pas à Mahé, où les jours succédaient aux jours dans une heureuse monotonie, mais dans un établissement voisin que nous fûmes amenés à créer en 1751 et que nous possédions encore en 1760. Nous voulons parler de l’établissement de Nelisseram (les Anglais écrivent Nileswharam), à 85 kilom. au nord de Mahé, sur le bord de la mer.

Nelisseram était tout à la fois une rivière et un nom de

  1. Louet avait succédé à Duval de Leyrit en 1747.