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demandait si son objectif était Goudelour ou Trichinopoly. À tout hasard, Patté, qui commandait à Gingy eut ordre de se tenir, sur ses gardes et de le poursuivre, s’il le pouvait, avec toutes ses troupes. Le 9, Mafous Kh. n’était encore qu’à Conjivaram et le 12 devant Chettipet. Contournant Gingy où Dupleix avait envoyé d’urgence quelques renforts pris à Chilambaram, il passa vers le 20 à Tirnamallé ; puis, dévoilant ses desseins et précipitant sa marche, il se dirigea à toute vitesse sur Goudelour où il arriva le 26.

Dupleix fut à ce moment entre la vie et la mort pendant trois jours. Revenu à la santé, son premier soin fut d’envoyer 6.000 rs. à Chilambaram, pour mettre Durocher en état de paralyser la marche éventuelle de l’ennemi du côté de Porto Novo (1er août).

Ce fut son dernier acte de commandement. Le même jour, l’escadre qui amenait Godeheu, arrivait en rade de Pondichéry et le lendemain, Dupleix écrivait à Mainville, — et presque dans les mêmes termes à Durocher et à Patté :

« M. Godeheu est arrivé et c’est avec lui dorénavant que vous correspondrez pour toutes les affaires de votre armée et autres. Vous lui enverrez des états de vos troupes blanches et noires sur le montant de ce qui peut être dû tant aux cipayes que pour les dépenses. Je donne le même avis à Morarao et à Nandi Raja. Je lui ai présenté les vaquils de ces deux personnes ; ainsi ils ne tarderont pas d’être informés de l’arrivée de ce monsieur. Entretenez-les dans les sentiments où ils sont pour la nation et vous, de votre côté, conservez le même zèle qui vous a animé jusqu’à présent. Envoyez-moi, s’il vous plaît, un compte général de tout ce que vous avez reçu de moi, de Nandi R. et des diverses contributions que vous avez reçues. Ce compte doit être la suite de celui que vous m’avez envoyé et arrêté aux huit mois derniers, afin que je puisse avoir des pièces