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Après les négociations, tractations et fluctuations que nous venons d’exposer, la paix était manifestement impossible. Restait la guerre.

Mainville avait assez de monde pour tenir tête aux Anglais, mais non pour les battre ou les écraser. On le vit bien à la nouvelle action qui s’engagea le 13 mai au sud de Trichinopoly. Lawrence attendait un convoi qui lui venait du Tondaman. Le détachement qu’il envoya à sa rencontre sous les ordres du capitaine Gaillaud était composé de 120 européens, 500 cipayes et 2 pièces de canon. Nous lui barrions la route. Un premier engagement qui eut lieu dans la matinée tourna à notre avantage ; nous fûmes sur le point de couper la retraite aux Anglais, mais l’ennemi, ayant trouvé le moyen de gagner un poste plus avantageux, fit halte et nous tint tête. Il reçut alors quelques renforts qui portèrent ses effectifs à 360 européens et 1500 cipayes. D’après Lawrence, nous avions de notre côté 500 européens, 5000 cipayes et toute la cavalerie maïssourienne. Nous avions donc la supériorité numérique. Mainville se conduisit bravement et entraîna son détachement, mais ses autres officiers et notamment Aumont, neveu de Dupleix, n’eurent pas la même ardeur. Quant à la cavalerie de Nandi Raja et aux autres forces indigènes, elles restèrent suivant leur habitude dans une inaction à peu près complète ; même les gens d’Andrenek ne nous soutinrent pas. Les canons ennemis, heureusement postés, arrêtèrent notre marche et mirent un certain désordre dans nos rangs. Les Anglais en profitèrent non pour nous attaquer franchement, mais pour rentrer tranquillement dans leur camp, en sorte que l’action dans son ensemble ne fut suivie d’aucun résultat appréciable. Les Anglais revinrent à Trichinopoly sans être inquiétés ; leur convoi entra dans la ville