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prise de Trichinopoly ; nos troupes et nos alliés passèrent leur temps à se disputer le butin. Les Marates et les Maïssouriens avaient tout pillé et Dupleix ne toucha rien des 7000 livres tombées entre nos mains. Nos alliés ne voulurent même pas nous attribuer un canon que nous avions pris.

« Il faut encore, conclut tristement Dupleix, avoir recours aux expédients et faire de nouveaux efforts. Il est cependant assez fâcheux que toutes les pertes soient pour mon compte et que je n’entre pour rien dans les bénéfices. Il n’est pas possible de soutenir longtemps de cette façon. »

Un autre souci non moins grave vint assombrir la joie du triomphe. Mainville voulut abandonner le commandement, presque au lendemain de la bataille (18 février) ; il avait été découragé par la rapacité de nos alliés et l’inutilité finale de la victoire. Dupleix refusa sa démission et lui parlant en ami et non comme chef, il le pria plutôt qu’il ne lui ordonna de rester à la tête de l’armée et il lui renvoya sa lettre pour la déchirer.

Par fidélité autant que par reconnaissance d’un procédé aussi gracieux, Mainville se laissa convaincre. Et pourtant il savait que les embarras financiers continueraient sans doute de paralyser ses efforts et de rendre sa tâche déplaisante et difficile. Malgré notre succès du 15 février, Dupleix restait en effet aussi gêné d’argent que par le passé, et quand on en réclamait à Nandi Raja, c’était toujours la même réponse : il ne recevait rien de Seringapatam. Dupleix envisagea alors les moyens de faire contribuer à nos dépenses les paliagars d’Ariélour et d’Auréalpaléom.

« Vous voyez, écrivit-il à Mainville le 27 février, que j’emploie le vert et le sec pour vous satisfaire et ceux que vous commandez. Voilà à quoi se réduisent pour moi les affaires de