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ville le 30 janvier ; je ne sais, si la paix se fait, si l’on ne sera pas obligé de lui tomber sur le corps à lui et à sa troupe pour exterminer cette maudite race qui est le fléau de ce pays. »

La défaite des gens de Morarao délivrait momentanément le Tanjore d’un gros souci. Loin d’en profiter pour rompre tout contact avec Dupleix, le roi nous fit au contraire quelques avances qui furent bien accueillies, ainsi qu’en témoigne cette lettre de Dupleix du 25 janvier :

« J’ai reçu la nouvelle que vous souhaitiez que je me réconcilie avec vous et que vous travailliez à terminer vos accords avec Nandi Raja et que vous promettez que vous ne donnerez point de secours à Mahamet Ali, que vous ne permettrez point aux Anglais de passer sur vos terres, que vous ne leur fournirez point d’argent et que vous vouliez que je vous promisse que je n’envoierai point de troupes dans votre royaume ; qu’en cas que vous soyez attaqué par vos ennemis je dois vous envoyer des secours et que vous me priez de faire toutes ces promesses par écrit. On me marque toutes ces nouvelles. Si vous agissez comme vous le promettez, je vous tiendrai tous les articles des accords que vous passerez avec Nandi Raja et je vous envoierai des secours en cas que vous soyez attaqué par vos ennemis. Vous pouvez être tranquille à ce sujet et parce que c’est vous qui faites ces accords, je les approuve. Fiez-vous à tout ce que je vous écris que j’ai signé, outre mon cachet qu’on y a mis à l’ordinaire. » (B. N. 9159, p. 376).

Dupleix pensait qu’un accord ne tarderait pas à intervenir et parlait d’y comprendre bon gré mal gré Morarao. Si celui-ci n’y accédait pas, on le chasserait à grands coups de canon ou même on s’en saisirait s’il était possible. « C’est bien là tout ce que ce coquin méritait de nous et des Anglais qui ne se seraient pas fâchés de cette étrille. »

La conférence de Sadras se terminait à peine lorsque