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tirera pieds ou ailes ». (B. N. 9.157, p. 392-394). On ne tira rien du tout. La guerre reprit vers ce moment avec les Anglais et avec Mahamet Ali et Mainville n’avait pas assez de forces pour les partager entre deux entreprises.

Dupleix fut plus heureux avec le Tauréour, une petite agglomération moins éloignée de Trichinopoly, d’où il tira 60.000 rs. Nabab d’Arcate, il opérait comme les souverains du pays ; il recouvrait les contributions à main armée. Il espérait éventuellement plus d’argent encore d’Ariélour et d’Auréarpaléom. Opérations d’ailleurs assez équivoques et qui paraissaient dictées par la nécessité d’argent plutôt que par stricte justice.

En même temps qu’il négociait avec Nandi R. pour tirer le meilleur parti possible de l’accalmie produite par les conférences de Sadras, Dupleix cherchait également à s’entendre avec le Tanjore. Mais c’était toujours les mêmes difficultés qui se présentaient. Le Tanjore était aussi peu désireux de lier sa fortune à celle de l’Angleterre qu’à celle de la France ; seulement le voisinage de Devicotta l’inquiétait plus que celui de Karikal, et les Anglais avaient dans leur façon de discuter une constance de raideur et d’autorité qui faisait plus d’impression que nos menaces ou notre patience.

Le 4 décembre, c’est-à-dire presque au lendemain de l’échec de Trichinopoly, Dupleix avait écrit à Mainville de faire savoir au roi que s’il abandonnait la cause de Mahamet Ali, il aurait en retour l’amitié française plus solide et plus sûre et l’on empêcherait les Marates de ravager ses terres. Le roi connaissait ce langage pour l’avoir entendu plusieurs fois ; il ne l’effrayait plus. La rupture des digues du Cavery lui paraissait douteuse ; quant à Morarao, ses sentiments étaient connus ; on savait qu’il se souciait beaucoup plus de ses intérêts per-