Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/400

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des sots si nous ne le faisons pas payer ; il doit, il faut qu’il paye… Menacez, paraissez vouloir partir et faites savoir que l’on est fatigué d’être dupe », disait-il encore en d’autres lettres des 5 et 14 février.

Les pourparlers, relatifs aux propositions contenues dans la lettre du 12 janvier, ne furent cependant abandonnés que le 19 février, comme il résulte de la lettre suivante adressée à Mainville :

« Si la Providence voulait que Trichinopoly nous tombât dans les mains, donnez-vous bien garde de la remettre à ce misérable et empêchez qu’il ne soit fait à ce sujet aucune convention avec lui qu’en votre présence et au nom de Salabet j. et au mien. Vous devez autant vous défier dans cette affaire de Nandi Raja que de l’ennemi, Ne soyons pas la dupe de ces gens-là et parlez en maître dans tout cela. »

Parler en maître… il était facile de l’écrire ; il était plus malaisé de le réaliser. Chacune des menaces de Dupleix, non suivies d’exécution, était un affaiblissement de son autorité.

Si l’on interprète exactement des textes assez obscurs, il semble que, pour se tirer d’embarras, Nandi Raja ait alors proposé à Dupleix de faire en commun une opération contre le Maduré pour en tirer de l’argent. Le Maduré, c’est-à-dire la région même de Madura et de Tinnivelly dépendait politiquement de Trichinopoly, mais en fait était devenu indépendant depuis la chute de la dynastie régnante en 1736 ; en essayant de les faire contribuer à nos dépenses, on ne faisait que rappeler à leurs devoirs des sujets qui les avaient oubliés. Dupleix, accepta l’idée avec enthousiasme et se déclara même prêt à soutenir encore à ses dépens le raja pendant trois ou quatre mois. Il prescrivit à Mainville de lui fournir un détachement : « Pressez, lui dit-il, ces opérations ; on en