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détruire les soupçons et les objections qu’on pourrait faire des deux côtés sur la validité des titres, mais il envoya des interprètes pour examiner les nôtres et en prendre copie. Aux observations que leur présenta à ce sujet le P. Lavaur, les Anglais répondirent tranquillement qu’ils n’avaient rien à communiquer et qu’au surplus toute communication était inutile tant que nous n’aurions pas souscrit aux articles préliminaires qu’ils nous avaient notifiés le 22 et laissés par écrit le 23.

Nos députés n’en assistèrent pas moins à la conférence, tout au moins pour connaître la suite donnée à nos propositions. Sans y répondre point par point, Saunders n’avait cependant pas fui toute discussion ; il eut voulu que les Anglais et les Français fussent mis en possession de terrains d’égale valeur en différentes parties du pays, de façon à pouvoir prévenir toutes disputes à venir, — que le commerce des deux compagnies dans le Carnate fût établi sous des conditions égales avec des avantages pareils, — qu’il fût donné des sûretés aux Maïssouriens pour la somme d’argent qui pouvait leur être due, — qu’il fût assigné une pension à Raza S., fils de Chanda S., et que les prisonniers français fussent relâchés, — le tout à condition que Mahamet Ali fût reconnu comme nabab du Carnatic.

Tandis que les députés étaient occupés à discuter ces propositions, les Anglais firent remarquer que la lettre du Mogol à Dupleix manquait de la signature ordinaire et que le cachet imprimé sur la cire de l’enveloppe paraissait remonter à 33 ans en arrière et être par conséquent d’un autre empereur que celui qui aurait pu signer la lettre. Orle document produit n’était qu’une copie où le secrétaire de la chancellerie de Delhi avait cru inutile de mettre la signature et par une semblable négligence,