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le sens ; c’étaient des patentes de Nazer j. de Gaziuddin et du Grand Mogol Ahmed-Cha, investissant Mahamet Ali de la nababie du Carnatic. Ne pouvant les produire, ils promirent formellement de les envoyer chercher à Madras, et ils écrivirent en effet le jour même pour les obtenir.

En attendant le retour du courrier, on tint une nouvelle conférence le lendemain. Revenant sur leurs prétentions de la veille et comme si les justifications demandées ne devaient avoir aucune importance, les commissaires anglais remirent aux nôtres l’écrit suivant :

« Le nabab Mametalikhan sera reconnu pour nabab du Carnatic dans une manière aussi pleine qu’ayent été aucuns autres nababs de la province.

« Le roi de Tanjaour sera compris dans le traité et la possession tranquille de son pays lui sera garantie par les parties contractantes. »

Les commissaires ajoutèrent que si nous ne commencions pas par souscrire à ces deux articles, il leur était défendu de passer outre. C’était en réalité clore la conférence. Toutefois, avec une certaine inconséquence, ils demandèrent en même temps à nos commissaires quelles étaient leurs propositions. Le P. Lavaur, qui les tenait toutes prêtes, les leur communiqua sur le champ, comme ayant l’agrément du soubab lui-même, sans l’autorité duquel on ne pouvait rien terminer. Elle portaient que :

1°. — La ville de Madras serait déchargée du tribut annuel de 1200 pagodes qu’elle devait au gouvernement du Carnate et de tous les arrérages échus et désormais elle serait libre et indépendante.

2°. Le territoire de Ponemaly et ses dépendances (de 100.000 écus de revenus et plus) serait concédé pour appartenir irrévocablement à la Compagnie anglaise.