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enfin un firman du Mogol, confirmant tout ce que Salabet j. avait donné à Dupleix et à ses alliés.

Sans vouloir entrer dans leur discussion ni leur examen, les commissaires anglais commencèrent par déclarer qu’ils ne pouvaient entendre aucune proposition avant que nous n’ayons reconnu Mahamet Ali comme le seul maître du Carnatic et accepté que le roi de Tanjore fut conservé dans la pleine et entière possession de son royaume.

Il ne pouvait y avoir de discussion sûr ce second point, d’autant plus qu’à ce moment Dupleix était en négociations suivies avec le roi et ne désespérait pas de conclure avec lui une alliance. Mais il était tout à fait impossible d’accepter la première condition. Dupleix n’avait cessé de soutenir et d’écrire que le soubab du Décan ayant seul qualité pour nommer le nabab du Carnatic et n’ayant jamais désigné Mahamet Ali, ce prince n’avait aucun droit à régner. Se ralliant en principe à cette opinion, puisque Saunders avait reconnu le soubab comme souverain légitime du Décan, les députés anglais soutinrent que, contrairement aux dires des Français, Mahamet Ali avait bel et bien reçu des lettres patentes du soubab légitime, qui l’établissaient gouverneur du Carnatic. C’étaient sans doute des lettres envoyées du temps de Ramdas Pendet et de Sayed Lasker et contre lesquelles Dupleix avait protesté en son temps ; mais portaient-elles bien la signature et le cachet du soubab ? étaient-elles réellement authenthiques ? Nos commissaires demandèrent à les voir et, comme gage de leur bonne foi, ils remirent à nos adversaires des copies collationnées de tous les titres sur lesquels nous nous appuyons. Les Anglais s’excusèrent de ne pouvoir nous payer de retour, en disant qu’ils n’avaient pas apporté leurs pièces, mais ils en indiquèrent