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supérieur des Jésuites, de Kerjean, son neveu et du conseiller du Bausset. Le P. Lavaur était, pour employer une expression moderne, le chef de la mission. Il n’avait nullement sollicité cette charge ou cet honneur ; loin de là, il avait tout fait pour déterminer Dupleix à faire une autre désignation, mais dès qu’il sut que Saunders avait mis un ministre protestant à la tête de la délégation anglaise, il ne balança plus à se charger des négociations.

Les conférences commencèrent le 22 et occupèrent trois séances, le 22, le 23 et le 25. Elles furent ce que présageaient les lettres de Dupleix et de Saunders ; les députés, reflétant la pensée de leurs gouverneurs, n’apportèrent dans la présentation de leurs thèses et dans les débats qui suivirent aucun désir de conciliation ; la volonté de ne pas aboutir parut toutefois beaucoup plus forte chez les Anglais. Ils élevèrent les objections que l’on pouvait prévoir sur les pouvoirs de Salabet j. et de Mahamet Ali, écoutèrent à peine les raisons que nous essayâmes de leur présenter, et suivant la coutume de leur nation, ils éludèrent les questions embarrassantes en ne répondant pas.

Dans la première conférence, nos députés voulurent d’abord produire les titres de Dupleix à disposer des affaires du Décan suivant les pouvoirs qu’il avait reçus de Muzafer j. et de Salabet j. Ces titres, rappelons-le, consistaient : en deux paravanas de Mouzafer j., l’un nommant Dupleix commandant de toutes les provinces du sud de l’Inde depuis le Quichena jusqu’au cap Comorin et l’autre établissant Chanda S. nabab du Carnatic ;

quatre paravanas de Salabet j. dont deux confirmant les précédents, le troisième conférant les pays d’Arcate et de Trichinopoly à Dupleix nabab après la mort de Chanda Sahib et le dernier nommant Mortiz Ali, nabab du Carnatic ;