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cières, commerciales et territoriales ; il acceptait même qu’en raison de l’intérêt qu’ils témoignaient à Mahamet Ali, on fit à ce prince un état convenable ; mais il lui semblait impossible qu’on le conservât dans le Carnatic ; ce serait y entretenir un feu qui ne s’éteindrait pas ; on ne pouvait d’autre part lui accorder aucune autorité dans cette province ; il n’avait pas de pouvoir régulier pour l’exercer.

« Il ne suffit pas, disait-il, de dire qu’il faut travailler à la tranquillité du pays ; il faut en même temps trouver un moyen de satisfaire ceux qui ont les droits à réclamer. La tranquillité ne sera véritablement rétablie que lorsqu’on aura pu les contenter. C’est, suivant moi, le plus difficile à terminer. On peut vous assurer ce qui est particulièrement dû à votre Compagnie, ainsi que la possession de Ponnamally et de Trivendipouram. Je me porterai de tout mon pouvoir à vous satisfaire sur ces articles et sur la sûreté de votre commerce dans cette partie ; mais comment faire pour le reste ? quels moyens ? quelles ressources ? et où sont les pouvoirs de Mahamet Ali pour y parvenir ? Ce sont là les articles qu’il faut traiter, ceux pour lesquels vous pouvez donner vos instructions à ceux qui seront chargés de votre part de cette négociation, dont les difficultés se présenteront à mesure que l’on discutera chaque article et d’autant plus grandes que l’on ne pourra jamais statuer l’autorité de Mahamet Ali, autorité absolument nécessaire pour donner à un traité toute la force qu’il exige pour l’exécution. » (B. N. 9161, p. 118).

Sans vouloir entrer dans la discussion où Dupleix cherchait à l’entraîner, Saunders se borna (27 novembre) à le renvoyer à Mahamet Ali, comme si les droits de ce prince étaient incontestables et ne pouvaient ni ne devaient faire l’objet d’un compromis.

Dupleix fut un peu décontenancé par cette riposte. Il n’avait consenti à parler de Mahamet Ali que par considéra-