Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’idée d’une conférence, mais il ne s’y attachait pas comme à une planche de salut. Les événements ne tournant pas au préjudice des Anglais, il lui importait peu que les difficultés fussent réglées au plus vite ; le temps travaillait pour lui. Pressé par sa Compagnie de faire cesser les troubles, Dupleix devait au contraire paraître plus désireux d’en finir, dussent les négociations aboutir à un échec, et c’est sur un ton très conciliant qu’il répondit à Saunders le 23 octobre :

« Les mêmes sentiments que vous montrez pour la tranquillité m’animent également ; ainsi je suis tout prêt à faire ce qui convient pour contenter toutes les parties, telles qu’elles soient. Si vous jugez à propos de donner ordre au Fort St-David de m’envoyer une personne, je lui dirai de bouche mes propositions ; si vous ne le jugez pas à propos, la personne que vous nommerez et celle que je désignerai pourront se rencontrer à moitié chemin de Fort St-David et de cette place. Si cette conférence vous convient, elle pourra se tenir jusqu’à conclusion que je souhaite avec autant d’ardeur que vous. Je crois même que pour l’abréger, Sadras conviendrait mieux parce qu’on y recevrait en même temps vos réponses et les miennes : la distance étant presque égale. »

Saunders accueillit ces propositions (2 novembre) dans le même esprit de conciliation et il fut entendu de part et d’autre que les conférences s’ouvriraient à Sadras avec des députés de chaque nation. Seulement il fut évident dès le premier jour que ces conférences avaient peu de chance de succès ; à la façon dont Dupleix et Saunders avaient déjà traité, en leur correspondance, et continuaient de traiter des droits de Mahamet Ali, nul terrain d’entente n’était possible. Dans une lettre préliminaire du 18 novembre, Dupleix était parfaitement résolu à reconnaître aux Anglais d’assez larges satisfactions finan-