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Nazer j. ou de Gaziuddin kh., tous deux disparus. Leur mort avait entraîné la nullité de leurs actes. Salabet j., leur successeur, était trop notoirement notre allié pour avoir pu accorder à Mahamet Ali l’investiture de Carnatic. N’était-il pas d’ailleurs de notoriété publique qu’il l’avait donnée à Mortiz Ali ?

« Vous n’ignorez pas, ajoutait Dupleix, que Salabet j. m’a accordé tous ses pouvoirs pour cette partie. Ils m’ont été confirmés par le Grand Mogol. Je dois donc veiller aux intérêts de l’un et de l’autre et sans chercher à faire le moindre tort à ceux de votre nation, vous ne devez pas être surpris que je vous fasse remarquer que les propositions que vous me faites ne tendent nullement à ramener la tranquillité dans cette partie. Vouloir exiger le tout, c’est imposer le joug. Le Grand Mogol, Salabet j. et moi non plus que Mortiz Ali ne sommes pas encore dans le cas de le recevoir et nous n’avons pas également l’intention de vous l’imposer. La voie de conciliation peut faire arriver au but désiré ; c’est celui qui a toujours le plus contribué à terminer les plus grands différends, Je m’y prêterai au nom de tous ceux que j’ai l’honneur de représenter et vous verrez que je sais donner aux ordres supérieurs que je reçois toute l’étendue qu’ils peuvent avoir ; ils tendent à la paix, mais non au déshonneur. »

Et Dupleix concluait : si tels étaient également les sentiments de Saunders, il voudra bien se prêter à quelque autre arrangement convenable à toutes les parties. Ils ont chacun des alliés à ménager ; or les propositions actuelles des Anglais ne tendent pas à ce but ; tout l’avantage n’est que d’un côté. Si Saunders croit devoir entrer dans la voie de la conciliation, il sera bon de préparer le terrain par une conférence. (Lettre du 28 septembre. B. N. 9161, p. 113-116).

Saunders répondit le 11 octobre ; il ne rejetait point