§ 15. — Les Conférences de Sadras.
On a vu avec quelle fermeté d’âme Dupleix avait résisté à la mauvaise fortune après la capitulation de Law. Loin de vouloir conclure avec Saunders une paix qu’il considérait comme déshonorante, il avait fait arrêter deux mois après en rade de Pondichéry tout un convoi de soldats anglais qui se rendaient de Madras à Goudelour. Ce n’était pas l’indice de sentiments pacifiques.
Toutefois, comme il craignait que la continuation des hostilités ne produisit en France une mauvaise impression, il avait envoyé à Paris Amat et d’Auteuil pour faire aux ministres et à la Compagnie un tableau aussi peu déplaisant que possible de La situation. Mais, même alors, il ne songeait pas à la paix et ne la désirait qu’autant qu’elle eut servi ses intérêts. Il était convaincu que les Anglais ne maintiendraient pas leurs succès et ne tarderaient pas à tomber dans l’état misérable où ils voulaient nous précipiter.
« Ainsi, écrivait-il à Montaran le 15 février 1753, si la paix n’a pas encore eu lieu, c’est que la Providence le veut ainsi, et que malgré la Compagnie et tous nos compatriotes, elle veut me