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cartouches. Aussi, sur l’ordre pressant de Dupleix que tous ces contre-temps impatientaient, Patté résolut-il un nouvel assaut pour le 4 septembre.

Le coup manqua encore une fois. Les blancs se lancèrent à la brèche avec intrépidité, mais ils ne furent pas soutenus : devant la ferme résistance des défenseurs de la place, nos cipayes prirent la fuite. Néanmoins, nous n’eûmes dans l’affaire que six blancs tués ou blessés. Patté, découragé par tant de lâcheté et souffrant tout à la fois de la goutte et de la dysenterie, demanda à être relevé de ses fonctions ; pourtant, ajoutait-il, si Dupleix voulait qu’il restât, il resterait, dût-il lui en coûter la vie.

Dupleix le remplaça par Patrice qui prit le commandement le 9 septembre. D’après des bruits que propageait le nabab de Vellore, l’ennemi attendait d’Arcate un renfort de 7 à 800 cavaliers et de 500 cipayes avec quatre pièces de canon. Ce renfort parut en effet quelques jours plus tard aux environs de Vatevalom et une partie entra dans Tirnamallé.

« Je vous supplie, écrivit alors Patté à Dupleix, de vouloir bien examiner sans vous fâcher que presque toutes les forces de la province sont toutes rassemblées à Tirnoumalé et on nous a toujours déguisé ce qui en était. C’est un coup de partie à présent de faire tous nos efforts pour prendre ces gens-là prisonniers… Le faible secours que je pourrai mener n’est pas capable de grand chose… C’est présentement un nouveau siège et une toute autre place à prendre… Il s’agit de faire une ligne de circonvalation pour empêcher l’ennemi de sortir du fort et une de contrevalation pour empêcher nos gens de s’enfuir. »

Il est possible qu’avec un siège en règle on eût pu prendre la ville par la famine ; encore eut-il fallu que