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CHAPITRE II

Les armées de Dupleix.


Le Haut Commandement. — Il est aujourd’hui d’usage que les opérations militaires soient, sinon conçues, du moins préparées, coordonnées et exécutées par un état-major composé d’officiers compétents. Rien de pareil à Pondichéry en 1750. La Compagnie n’avait jamais prévu qu’elle pourrait soutenir ou entreprendre une guerre avec les princes de l’Inde et le commandant supérieur des troupes était alors le vieux major Bury, qui n’avait en réalité qu’un service d’intendance[1]. Ce Bury ne s’était distingué dans aucune circonstance et, lors des affaires de Madras et de Pondichéry en 1746 et 1748, Dupleix avait dû confier le commandement des troupes à d’autres officiers, notamment à Paradis, à La Tour et à Mainville. Bury restait néanmoins à Pondichéry, où le retenaient de puissants liens de famille.

Rien d’étonnant qu’au moment d’entreprendre de nouvelles expéditions, Dupleix l’ait laissé confiné dans ses fonctions de major et d’intendant. Mais avec qui combiner des plans et des projets que ses accords avec Chanda S. rendaient nécessaires ? Nul des officiers qui entouraient Dupleix ne s’était encore fait connaître par quelque action d’éclat ; Paradis était mort et si Bussy, La Tour,

  1. Bury fut nommé lieutenant-colonel en 1751 et peu après rayé des cadres.