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pour arriver à ce résultat il eut fallu 1.000 coups de canon ; il demanda néanmoins à Dupleix la permission de pratiquer une brèche par où cent hommes pussent passer de front.

Mis au courant de ces incidents, celui-ci prescrivit de ne point abandonner l’entreprise et envoya un renfort de 50 blancs, suffisant, pensait-il, pour réduire la place en une demi-heure. Une nouvelle brèche de 30 pieds de large fut rétablie avec 600 coups de canon et 50.000 cartouches. Malheureusement, les cavaliers qu’on avait placés en vedette sur le chemin de Vatevalom laissèrent passer dans la journée du 25 un renfort de 200 cavaliers et 300 cipayes venus d’Arcate. Pour comble d’infortune notre pièce de 18 se brisa en morceaux, et il ne nous restait que la pièce de 12 avec 40 boulets. Patté continua de s’en servir et maintint la brèche du mieux qu’il put ; elle était presque aussitôt rebouchée avec des fascines et de la terre.

Le renfort des 50 hommes annoncé par Dupleix arriva le 28 sous la conduite de Morau. Chek Assem qui avait une grande autorité sur les cipayes le suivit le lendemain ; il trouva, lui aussi, que la brèche était trop étroite et qu’il fallait l’agrandir. Telle était aussi l’opinion du nabab de Vellore.

Pour les satisfaire, on fit venir de Gingy, avec de nombreuses munitions, une nouvelle pièce de siège ; quand elle fut arrivée, les Indiens demandèrent un mortier. Chek Assem, dont on escomptait le crédit, essaya de se ménager des intelligences dans la place : on lui répondit qu’on ne rendrait le fort que sur l’ordre de Mahamet Ali. Et pendant plusieurs jours et plusieurs nuits, l’ennemi se livra à des sorties vigoureuses qui nous obligèrent à consommer une quantité effroyable de