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pas ses promesses financières ; au début de juin, il n’avait encore versé que 50.000 rs. sur les deux laks dont on avait convenu huit mois auparavant. Agissant avec lui comme avec Nandi Raja, Dupleix recommanda à Garaudel de lui dire expressément qu’à moins de paiement immédiat il avait ordre de se retirer avec tout son monde. Nous ne savons comment Garaudel s’acquitta de sa mission ; Mortiz Ali était un homme infiniment moins traitable que le général du Maïssour ; nous savons seulement qu’à la fin de juin, Dupleix trouvait admirable l’insolence du nabab et, suivant son expression favorite, le traitait de « coquin » (B. N. n. acq. 9156, p. 209). Mais ce n’était pas la rupture.

C’est précisément vers ce moment que se décida la nouvelle attaque contre Tirnamallé. Le nabab accepta d’y participer et envoya plusieurs détachements du côté de cette ville, mais il semble que ce fut beaucoup moins dans l’intention de nous aider que de piller le pays. Patté, qui commandait à Gingy, menaça de tirer dessus s’ils s’approchaient trop près de nos aldées. En fait nous fîmes l’expédition avec nos seules forces.

Le 31 juillet, Dupleix proposa à Patté de prendre la direction de l’affaire avec ses gens et deux pièces de 12 et de 18 et lui promit, s’il s’y résolvait, de lui envoyer immédiatement un renfort de 300 cipayes sous les ordres d’Ali khan, un capitaine réputé. On verrait ensuite ce que ferait Mortiz Ali.

Patté accepta, reçut les 300 cipayes promis et partit le 5 août de Gingy ; le 7 il était à Pennatour et le 12 à Tirnamallé. Il comptait trouver à Pennatour un brame du nom de Govindrao, qui lui avait annoncé un secours important de Mortiz Ali ; il n’y vit que des cipayes mécontents qui refusaient de marcher faute de paiement.