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avantage que Garaudel remporta le 19 janvier à Chittour n’eut aucune conséquence effective[1]. Le siège de cette place qu’il voulut ensuite entreprendre ne réussit pas ; il le leva le 6 février. Que pouvait-il faire de décisif avec les 17 soldats, les 2 caporaux et le sergent qui composaient son effectif européen ?

Le mois qui suivit s’écoula sans modifier nulle part la situation. Patté remplaça Glatignat à Gingy. Le 7 mars, le Nabab de Vellore s’en vint rendre visite à Dupleix à Pondichéry et resta trois semaines auprès de lui. Dupleix mit tout en œuvre pour le faire sortir de l’attitude expectante qu’il observait depuis plusieurs mois et le détermina à participer éventuellement à une nouvelle attaque contre Tirnamallé ; en attendant, Mortiz Ali promit de lui donner 300 cipayes et 200 cavaliers pour les opérations qui se déroulaient alors autour de Trivady.

Dans le même temps, Garaudel partit avec une partie des forces du nabab, dans le dessein de surprendre un détachement ennemi venu d’Arcate. Il le rencontra à trois lieues de Vellore. Garaudel avait avec lui 12 blancs, 5 topas et trois petites pièces de canon. L’ennemi avait au moins autant de noirs que nous et une quarantaine de blancs. Le combat commença à cinq heures du soir et finit à sept ; il se termina à notre avantage ; Garaudel fit prisonnier un officier anglais et deux soldats (21 avril). Comme celui de février, ce léger succès n’eut aucune influence sur les événements.

Cependant Dupleix se plaignait que Mortiz Ali ne tint

  1. Garaudel était parti de Vellore le 18 janvier avec 10 blancs, un détachement de 600 indiens et une pièce de canon. Le 19, il se trouva comme par surprise en présence de l’ennemi ; il le battit à plate couture et lui prit une pièce de canon.