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Trichinopoly, il l’avait été encore sur des terrains moins importants, où il nous faut maintenant le suivre un moment, si l’on veut se rendre compte des causes profondes et diverses qui allaient le déterminer quelques jours plus tard à engager des pourparlers avec les Anglais en vue de la conclusion de la paix.

On a vu plus haut comment il avait su conjurer les conséquences de la capitulation de Law par des négociations avec divers princes de l’Inde, dont le nabab de Vellore, Mortiz Ali. Dans sa pensée, ce prince, quoique fuyant et insaisissable, devait être entre ses mains une menace contre les Anglais du côté d’Arcate et un auxiliaire précieux du côté de Gingy et de Tirnamallé. Il ne nous avait rendu aucun service au cours de nos attaques contre cette dernière place en décembre 1752 et janvier 1753 ; la nature de ses rapports avec Le Gris, notre premier agent auprès de lui, en fut sans doute cause. Lorsque Garaudel remplaça Le Gris, nos nouvelles opérations contre Tirnamallé devaient encore se terminer par un insuccès.

La guerre se poursuivait plus ou moins dans toute la région jusqu’à Conjivaram où un frère de Mahamet Ali, nommé Abdoulwahab khan, tenait la campagne. Des troupes isolées et peu nombreuses croisaient le fer çà et là sans jamais s’engager à fond. Aussi, peu d’actions véritablement importantes. Glatignat, successeur de Brenier, centralisait pour ainsi dire à Gingy toute la résistance française comme le commandant anglais cristallisait à Arcate celle de nos ennemis. Tous les efforts des combattants convergeaient autour de ces deux places qui, paraissant défier toute attaque, rendaient quelque peu illusoires les succès que chacun des partis pouvait remporter hors de leur rayon. C’est ainsi qu’un léger