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intérieur qui protégeait directement la place. Le premier de nos officiers qui monta sur le rempart fut blessé et fait prisonnier ; les hommes qui voulurent le suivre furent précipités de leurs échelles par l’artillerie de l’ennemi et les échelles elles-mêmes furent brisées et renversées dans le fossé. Nos troupes se trouvèrent ainsi entre les deux murs, sans pouvoir en escalader aucun. Le jour naissant éclaira leur pénible situation ; ils étaient sans abri et sans défense, exposés à tous les feux de l’ennemi qui pouvait, s’il le voulait, les exterminer. Il ne leur restait qu’à s’en remettre à sa merci ; ce suprême sacrifice fut consommé.

L’affaire nous avait coûté 40 hommes tués et 350 prisonniers, 7 officiers prisonniers, 9 tués et un lieutenant, Janakowski, tué. « Tout cela ne sera rien, s’il plaît à Dieu, écrivit Mainville à Dupleix, nous serons plus heureux en plaine. » Celui-ci ne fut pas consterné par ce désastre ; il voulut y voir avant tout que Mainville par son attaque audacieuse avait rétabli la gloire du nom français, il l’en remercia et lui écrivit que l’affaire lui faisait un honneur infini. Il se plaisait à constater que Mainville n’avait pas perdu courage et, le 4 décembre, il lui envoyait un renfort de 50 hommes, en le priant de répandre le bruit qu’ils étaient 200. Plus que jamais il sentait que pour conserver nos alliés, il fallait ne pas paraître atteint par la mauvaise fortune et, dans le temps même où celle-ci le desservait avec tant de rigueur, il laissait entendre à Morarao, toujours indiscipliné, que s’il lui plaisait de se retirer, c’était surtout affaire à Nandi Raja, pour qui se faisait réellement la guerre.


Nouvelles et dernières opérations contre Tirnamallé. — Au fond, Dupleix était loin d’être aussi rassuré sur le succès final qu’il ne cessait de l’annoncer. Malheureux à