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En glissant au sud le long de ce mur, on arrivait à la porte de l’Est défendue par un gros canon. Cette porte n’était gardée que par des gens du pays qui, d’ordinaire, ne veillaient pas, non plus d’ailleurs que le reste de la garnison. D’un coup de levier et avec des pétards on pouvait la forcer et se rendre maître de la ville. Outre des espions, cinq prisonniers serviraient ensuite de guide à Mainville.

Celui-ci jugea la proposition réalisable, en fit part à Dupleix et se mit aussitôt en mesure de l’exécuter. Les pluies et le manque d’argent nécessaire pour rémunérer des concours indispensables l’empêchèrent d’agir jusqu’à la fin de novembre ; enfin le 26 il reçut l’argent, et le 27, il ordonna l’escalade pour la nuit suivante, avec des échelles préparées d’avance.

Godart, mis dès le premier jour au courant de ces desseins, devait commencer l’attaque avec 185 grenadiers ou soldats de marine, formant trois compagnies sous les ordres de Valgras, du Passage et Jakanowski. Chacune des compagnies avait trois échelles pour escalader, s’il était nécessaire, la première muraille. Celle-ci occupée, Godart descendait avec six échelles dans la seconde enceinte, les posait contre le mur intérieur et l’escaladait immédiatement. Nos forces réunies et supposé que nos mouvements n’eussent pas été aperçus par l’ennemi, Godart poussait jusqu’à la place d’armes et s’emparait de la batterie qui s’y trouvait ainsi que des casernes.

Léveillon et Liaulté, lieutenants de grenadiers, devaient attaquer l’un la première porte du Maduré avec 90 hommes et l’autre la première porte de Trichinopoly avec un pareil effectif. Parvenus dans l’enceinte, ils unissaient leurs mouvements, en veillant à ce qu’aucun soldat ne s’écartât, 445 hommes se tenaient prêts à les suivre dans