Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dix millions et l’on arriverait aisément à quatre-vingts et peut-être à cent, si l’on devait tenir compte des dépenses faites par Chanda Sahib et Salabet j. C’était un effort considérable même pour l’époque et si l’on songe que depuis ce temps la valeur de l’argent a au moins décuplé, ce serait plus d’un milliard de notre monnaie qu’il faudrait compter.

Dupleix put ainsi soutenir sa politique avec des moyens suffisants pour la faire réussir. S’il eut souvent des difficultés pour trouver de l’argent, du moins il n’en manqua jamais et, de cette façon, il put toujours, sinon maintenir parmi ses troupes une discipline exacte, du moins les empêcher de se débander.

Comme les Anglais n’étaient pas mieux partagés que lui, ce n’est donc pas au manque d’argent qu’il faut attribuer l’échec définitif de ses projets. Serait-ce par hasard à l’insuffisance de ses effectifs ou à la mauvaise qualité du commandement et des troupes ? Nous allons maintenant l’examiner.