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pèce d’obligation imposée par Dupleix de ne rien faire que d’un commun accord lui parut une atteinte à sa dignité ou à ses pouvoirs, et comme il semblait avoir peu de foi dans le succès final de nos opérations, il se mit à ergoter sur les ordres reçus et finit par offrir sa démission. Dupleix hésita quelques jours avant de l’accepter ; il savait que Maissin n’était pas un officier sans valeur et qu’envoyer un quatrième chef à l’armée en moins de cinq mois n’était pas un fort bon signe ; enfin, le 14 octobre à la suite de nouvelles demandes de Maissin, qui lui parurent un dégoût de son commandement, il se décida à le remplacer par Mainville.


Mainville nommé commandant des troupes. — Mainville fut le dernier capitaine dont Dupleix utilisa les services contre Trichinopoly ; il était encore à son poste lorsqu’arriva Godeheu. Ce n’était pas un inconnu ; au début de 1748, Dupleix l’avait chargé de la dernière de ses opérations contre Goudelour et, s’il n’avait pas réussi, l’échec ne lui était pas imputable. Depuis la reprise des hostilités, en 1749, il avait passé la plus grande partie de son temps en France, en congé ; revenu dans l’Inde, il avait été envoyé dans le Décan, où il remplit un instant pendant l’intérim de Goupil les fonctions de major des troupes. Lorsque Bussy reprit possession de son commandement au cours de l’été de 1753, Mainville repassa à Pondichéry : il venait d’y arriver, quand Dupleix lui demanda de prendre le commandement de l’armée du sud. Nul ne sait ce qui se passa entre les deux hommes ;  ; mais il est vraisemblable que Dupleix dût fournir au nouveau chef des explications raisonnées de sa politique et lui inspirer une certaine confiance en ses projets ; car au contraire des trois capitaines auxquels il succédait, Mainville entra