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dettes. Par délicatesse, Dupleix lui avait fait rendre les bijoux qu’il avait donnés en gage à Astruc ; il ne fut pas payé de retour. Nandi Raja ne lui versa que des sommes insignifiantes et, comme s’il se désintéressait désormais de la partie, parla de se retirer dans le Maïssour. Résolu néanmoins à continuer la guerre au besoin avec ses seules forces, Dupleix envoya à l’armée à la fin d’août une lettre de change de 100.000 rs. pour le paiement des troupes.

Sans être inquiétante, notre situation n’était pas heureuse. Nos troupes de Weyconde en avaient été chassées dès le 11 août par le général tanjorien Manogy et avaient dû se replier sur Montichellinour, sur le Cavery, à trois milles au nord-ouest de Trichinopoly. Tout le pays entre la ville et la mer était ainsi dégagé et les Anglais pouvaient y faire passer librement leurs convois. La réunion des forces de Maissin et de Brenier, qui s’effectua à Sriringam, le août, loin de les gêner, accrut au contraire leur sécurité, puisqu’ils n’avaient plus rien à craindre sur leurs derrières. Les quelques troupes qui restaient à Chilambaram, et les cavaliers marates ou maïssouriens, qui opéraient parfois dans la plaine environnante, étaient trop loin pour les incommoder.

Lawrence en profita pour s’installer solidement le 1er septembre au Roc Français, où il reçut quelques jours après un renfort assez important de 150 européens et 300 cipayes. Dupleix envoya de son côté à Maissin 102 hommes de Pondichéry et une partie du détachement de Chilambaram. L’équilibre des forces en présence se maintenait et le succès restait comme auparavant une affaire d’habileté ou d’audace, mais Maissin ne bougeait pas. Dupleix persistait à ne rien comprendre à ces hésitations : il écrivait le 9 septembre à Legris, chargé de l’hôpital de Sriringam :