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pu se résigner à notre retraite et, dès le 25 au soir, il avait écrit à Astruc :

« Il ne faut pas abandonner la partie ; l’ennemi serait trop satisfait. Agissez donc et si vous ne pouvez passer le Cavery dans le même endroit à cause de la proximité de la place [Trichinopoly], plus bas ou plus haut, comme vous le jugerez le plus convenable, mais il faut le passer. »

Et Astruc l’avait repassé le 27 juillet.

Ce mouvement d’aller et retour, qui immobilisa nos forces pendant huit jours, n’eut sur les évènements aucune répercussion. Lawrence était loin et n’eut pas le temps de profiter de notre désarroi pour jeter des troupes ou des vivres dans Trichinopoly. Après le 28 juillet, si les forces de Brenier pouvaient combiner leurs mouvements avec celles de Maissin, la place pouvait de nouveau se trouver en danger. Dupleix aurait voulu qu’une partie de nos troupes restât devant Trichinopoly pour en faire le blocus tandis que l’autre serait occupée à poursuivre l’ennemi ; mais en se tenant toujours à deux lieues de lui, n’avançant ou ne reculant que d’après les mouvements qu’il ferait.

« Les deux objets peuvent se concilier, écrivait-il à Brenier le 31 juillet, je vous prie que ce soit là votre attention. Laissant au surplus à votre prudence de profiter de toutes les occasions qui se présenteront pour parvenir au point essentiel qui est de détruire l’ennemi partout où vous le pourrez et d’obliger le roi de Tanjore à se comporter autrement qu’il ne fait. Il serait bien à souhaiter qu’on put parvenir à lui faire payer la plus grande partie des frais de la guerre. »

Maissin devait de son côté essayer de passer le Coléron au sud de Chilambaram et marcher dans la direction de Tanjore, de façon à prendre l’armée anglo-indienne, entre