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Pondichéry 200 blancs commandés par Saint-Aulas, un jeune officier fort appuyé à Paris, plein d’entrain et de décision, mais qui ne tarda pas à se révéler comme présomptueux et peu docile et qu’il fallut renvoyer en France. Ce renfort devait porter à 500 hommes nos effectifs européens ; sur la simple annonce de son départ, Astruc passa le Cavery (9 juin), pour venir, comme Law vingt et un mois auparavant, se poster devant Trichinopoly.

Il prit position au lieu dit les Cinq Rochers, à six milles environ au sud-ouest de la place ; seulement il n’avait pas, comme Law, mission de procéder à un siège régulier mais simplement de profiter de toutes les occasions favorables pour détruire en détail l’ennemi. Faute d’armée de secours la ville finirait bien un jour ou l’autre par succomber. Des Cinq Rochers, Astruc gênait surtout les communications avec le Tondaman, d’où les Anglais tiraient presque tous leurs approvisionnements. Solidement établi en ce poste, il entreprit de s’emparer du Roc d’Or qui n’est plus qu’à trois milles de Trichinopoly et il en fit l’attaque le 26 juin dès l’aube. Il repoussa aisément les quelques cipayes qui le défendaient et, parvenu au faîte, se croyait assuré du succès lorsque, par un mouvement de retour fort audacieux, Lawrence reprit l’attaque sur le versant opposé, réoccupa le faîte et en chassa les Français pris de panique. Nos officiers trop jeunes et trop inexpérimentés ne surent pas retenir leurs hommes ; rien, pas même l’intervention de la cavalerie marate qui arrêta l’ennemi, n’empêcha la débandade. Les troupes de Nandi Raja ne nous furent d’aucun secours. Les Anglais n’ayant pas poursuivi leur succès, nul parti ne put expressément s’attribuer la victoire. Refoulés par les Marates, ils jugèrent prudent de rentrer dans Trichi-