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Derviche ou Tope des Faquirs, trois milles au sud de Trichinopoly et pendant cinq jours il resta dans l’inaction.

Après cette affaire, Dupleix fit passer de nouvelles munitions sous l’escorte de 200 cipayes et le 17, il envoya Le Gris par la route de Valconde et d’Outatour avec un détachement de 204 blancs et 300 autres cipayes. C’est assez dire que la menace d’abandonner la partie n’était nullement dans sa pensée.

Nandi Raja ne nous versa encore rien. Suivant les instructions de Dupleix, Astruc lui fit observer que, depuis le 23 avril, date où notre armée s’était constituée, il devait 235.000 rs. tant pour la solde de nos hommes que pour celle des gens de Morarao, dont nous avions la charge.

« Vous direz à Nandi Raja, écrivit Dupleix, qu’il n’a rien à démêler avec Morarao ni à lui donner. Il pourrait bien arriver que Nandi Raja fit quelque difficulté pour ces paiements ; en ce cas, vous lui direz que vos ordres sont de vous en revenir, mais cependant d’exiger auparavant le premier paiement [celui du premier mois] de force ou de gré. Ce premier paiement reçu, vous lèverez votre camp et ferez semblant de passer la rivière pour venir à Pentacoïl. Cette démarche aura son effet. Si elle n’en faisait point, vous resteriez à Pentacoïl, où sans doute les pourparlers iront et viendront, mais il ne faut pas absolument se rétracter du second paiement et ne retourner à Cheringam que lorsque vous l’aurez reçu ou des assurances certaines de l’avoir… »

Comme suite à cette lettre, Nandi Raja versa 50.000 rs. dans les derniers jours de mai, mais, après ce versement, un nouveau mois était échu et le 3 juin il nous était dû 285.000 rs. La dette s’accroissait au lieu de diminuer.

Les menaces de Dupleix n’avaient produit qu’un très