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24 heures et perfectionnée la nuit suivante. Je vous prie, Monsieur [Maissin], d’ordonner à ces messieurs de retrancher un peu de certains usages anciens dont on est revenu. Le temps presse et nous avons affaire ailleurs. »

Entrant dans des détails qui prouvent avec quelle conscience et en même temps avec quelle étude des questions militaires Dupleix dictait et suivait les opérations, il ajoutait quelques lignes plus loin : « La distance du mortier à la place n’étant pas grande, on peut le pointer à 13 degrés, ce qui donne à la bombe une élévation double et la rend infiniment plus puissante dans sa chute » (4 mai).

Enfin Trivady succomba le 7 mai. Ce jour-là les soldats anglais se mutinèrent, s’emparèrent de l’arraque (ou eau-de-vie indigène faite avec du jagre ou de la canne à sucre) et après s’être enivrés, obligèrent leur commandant à capituler. Désespéré de n’avoir pu empêcher cette mutinerie, Chace mourut plusieurs jours après de chagrin.

Une fois maître de la place, Dupleix envoya des maçons pour la démolir, des doulis et des hamacs pour ramener à Pondichéry les malades et les blessés et donna une bonne récompense à Innis kh., lieutenant de Morarao. Puis il prescrivit l’occupation immédiate de Chilambaram. La démolition de Trivady, confiée à l’ingénieur Sornay, se fit avec une extrême lenteur ; Dupleix comptait qu’en dix jours tout serait terminé ; un mois après, on y travaillait encore. Sornay rejetait la faute sur les gens de Morarao qui ne voulaient pas travailler.

Leur commandant nous secondait-il beaucoup mieux ? On en peut douter ; ses cavaliers, quoique plus nombreux que ceux des Anglais, avaient prolongé le siège de Trivady, en n’interceptant pas comme il eut convenu