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et l’autre autour de Trivady et dans la région environnante, Chilambaram et Bonneguiry. Maissin en aura la direction générale, mais en réalité elles n’ont d’autre lien entre elles que la communauté de l’effort et Astruc sera le plus souvent obligé d’agir sans attendre des instructions. Pour la clarté de cette histoire, achevons d’abord le récit des événements qui s’accomplirent dans la zone maritime, où la guerre se traînait péniblement depuis neuf mois.

Le départ précipité de Lawrence avait privé Trivady d’une bonne partie de ses défenseurs, et il paraissait facile de s’en emparer de vive force. Pas de retour offensif à redouter ; à la fin du mois d’avril, il n’était plus douteux que Lawrence continuerait sa marche sur Trichinopoly. Maissin hésitait encore à livrer l’assaut.

« Je ne vois pas le risque que vous courez de presser cette opération, lui écrivait Dupleix le 30 ; l’ennemi où il est ne peut venir à vous que par trois jours de marche et il en a mis cinq pour s’y rendre… Il se rira de nous de n’avoir pas su profiter de son absence et il aura bien raison. Vous pouvez vous contenter de porter d’abord vos deux pièces de 24 et celle de 18 et les deux mortiers. Vous verrez l’effet que ces pièces feront ; elles en feront beaucoup si on le veut bien. »

Maissin, stimulé par ces critiques et renforcé de 300 coulis, lascars et macouas, se décida enfin à l’attaque. Toutefois une première escalade tentée le 2 mai ne réussit pas ; un peloton de cipayes céda, puis les autres. On fit cependant quelques prisonniers et ceux-ci rapportèrent qu’il n’y avait plus dans la ville qu’une trentaine de topas et très peu de cipayes. Dupleix pressa ses recommandations :

« Je n’avais point d’ingénieurs pendant le siège [de Pondichéry] et mes batteries étaient faites dans une nuit… dans tout siège le plus difficile, une batterie est en état de tirer dans les