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nous secondera mieux une autre fois ; les récompenses données pourront faire effet. »

« Lorsqu’il est question de marcher, écrivait-il quelques jours plus tard (21 avril), promettez de ma part une récompense de 20.000 rs. à la troupe et aux cipayes, mais surtout n’oubliez pas d’avoir 300 Marates à une certaine distance de votre troupe, derrière, avec ordre de sabrer les premiers coquins qui fuiront. »

Les Marates s’étaient bien comportés dans cette journée ; mais elle n’avait rien décidé. Trivady continuait de nous résister et les Anglais tenaient toujours la campagne avec leurs détachements légers et mobiles. D’autre part, malgré les recommandations de Dupleix, Maissin et Morarao étaient loin de s’accorder. Tandis que celui-ci ne parlait que de tomber sur l’ennemi, l’autre, comptant aussi peu sur la fidélité des Marates que sur la valeur de ses propres troupes, ne voulait rien aventurer. Aussi, soit humeur soit découragement, parlait-il de tout abandonner et de se replier sur Valdaour.

« Au nom de Dieu, lui dit Dupleix (7 avril), éloignez autant que vous le pourrez cette idée ; il est de votre honneur et de celui de la nation de ne point abandonner ce camp ; un peu de patience, je vous en supplie… Si vous étés forcé de vous replier, ne le faites, je vous en supplie, que lorsque Morarao vous en priera, afin qu’il n’ait aucun sujet de reproches à nous faire, mais aussi je vous prie de ne vous y point conformer sans une nécessité absolue. »

Dupleix essaya de démontrer à Maissin que si nos troupes n’étaient pas toujours excellentes, celles des Anglais ne valaient pas mieux.

« Je crois m’apercevoir, lui écrivit-il le 19, que ce qui [les renforts] vient de vous joindre est regardé comme rien ou peu