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indemnité en tenant lieu, Nandi Raja se déclara à la fois contre les Anglais et Mahamet Ali, et les assaillit brusquement dans Sriringam dont il s’empara (vers le 20 décembre). Il ne put s’y maintenir, mais deux jours après il attaqua un autre parti anglais commandé par Dalton lui-même, à l’ouest de la ville, sur les bords du Cavery, s’empara de la place et y resta. Les Anglais pris de panique furent poursuivis jusqu’aux portes de Trichinopoly, non sans avoir subi des pertes sensibles.

C’était le moment de donner suite aux propositions de Dupleix. Elles n’avaient jamais été écartées par une fin de non recevoir ; seulement Nandi Raja ne voulait rien conclure avant de savoir à quoi s’en tenir avec Mahamet Ali. La rupture était maintenant complète ; s’entendre avec Dupleix n’était plus qu’une formalité, encore fallait-il qu’elle fût remplie. Le 7 décembre, Dupleix faisait savoir au vaquil du Maïssour près du nabab de Vellore, que son maître aurait notre amitié quand il le voudrait ; il attendait ses gens depuis plus d’un mois pour causer avec eux ; tous les jours ils devaient venir et il ne paraissait personne. Enfin, le 24 février 1753, Nandi Raja, agissant au nom de son frère le régent, fit à Dupleix les promesses qui suivent[1] :

Art. 1. — Je me comporterai [Deva Raja] en bonne intelligence et amitié avec celui que vous [Dupleix] nommerez naïb [ou lieutenant] dans la province d’Arcate ;

Art. 2. — Pour la conquête de Trichinopoly, vous fournirez les boulets, les canons, la poudre, etc. conformément à ce que vous m’avez fait dire et pour mériter votre amitié je paierai 15 lacks de roupies, à savoir : 4 lacks d’avance et les 11 autres après que vous me remettrez ladite forteresse et les paravanas

  1. A. Col. C2 84, p. 59.