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reprise des hostilités. Que se passa-t-il au cours des conversations qu’il eut avec Dupleix durant ces quatre jours ? il est vraisemblable que diverses éventualités furent envisagées ; en tout cas, ce qui fut résolu, c’est qu’on essaierait d’abord de couper les vivres et les communications de l’ennemi, tant du côté de Trivady et de Goudelour que du côté de Chilambaram, Bonneguiry et Porto-Novo. La prise ou la reprise de possession de ce pays devait précéder la marche sur Trichinopoly.


Entente avec le Maïssour. — Nos négociations avec le Maïssour furent plus longues.

On a vu plus haut la quasi-rupture qui eut lieu entre Nandi Raja et Morarao d’une part, les Anglais et Mahamet Ali de l’autre, au lendemain de la capitulation de Law. Lawrence ne l’avait évitée que par un compromis qui avait permis à Nandi Raja de rester sous les murs de Trichinopoly sans participer aux opérations militaires de la côte. Mais peut-être les Maïssouriens n’avaient-ils été si conciliants que dans l’idée de s’emparer de la ville de vive force, lorsque les Anglais se seraient éloignés. Aussi, flairant ce danger, Lawrence avait-il laissé dans la place le capitaine Dalton avec des troupes assez nombreuses pour repousser une attaque. Nandi Raja n’attaqua pas ; mais un projet qu’il fit pour entrer dans la ville par une trahison ouvrit tout à fait les yeux des Anglais sur les dispositions de leurs anciens alliés. Lawrence voulait profiter de l’incertitude qui régnait encore sur leurs desseins pour faire arrêter Morarao et Nandi Raja, avec qui ils avaient des conférences assez fréquentes : La Présidence de Madras fut d’un autre avis.

Cette équivoque ne pouvait durer longtemps. Ayant enfin acquis la certitude qu’il n’aurait ni Trichinopoly ni