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doute à avoir des nouvelles de Morarao. Bien, cependant ne fut encore conclu. La défaite d’Ariancoupom que nous essuyâmes sur ces entrefaites ne pouvait contribuer à hâter la solution désirée, mais elle ne la retarda pas sensiblement. À la mi-septembre, les Marates encouragés par le Maïssour étaient occupés à piller Chilambaram, Vredachalam, Porto-Novo et autres lieux de la dépendance de Mahamet Ali ; il est vrai que par une équitable compensation ils nous enlevèrent dans le même temps 2.200 têtes de bétail dans les environs de Gingy : nous les leur reprîmes d’ailleurs quelques jours après. Le 20 du même mois, on attendait à Villenour dix cavaliers marates que leur chef envoyait à Dupleix. Celui-ci ordonna à du Saussay de les recevoir avec certains égards :

« Vous donnerez ordre à La Volonté, lui dit-il, de les envoyer ici tout de suite avec quelques-uns de vos cipayes pour leur servir d’escorte. Ils les feront entrer par la porte de Villenour, où j’aurai soin de faire tenir bien du monde. »

Morarao était lui-même à ce moment à Trichinopoly où il traitait avec Nandi Raja des ouvertures qui lui étaient faites. Tout porte à croire qu’ils étaient parfaitement d’accord, puisque le 7 octobre, Dupleix leur fit porter une lettre par laquelle il promettait à Morarao pour prix de son concours deux lacks comptant et deux autres à la chute de Mahamet Ali ; le raja de Maïssour devait de son côté recevoir Trichinopoly et nous payer en retour 30 lacks.

Le bruit courut que Nandi Raja et Morarao s’étaient entendus pour attaquer ensemble Trichinopoly et même que l’attaque était déjà commencée. La nouvelle était prématurée : du moins est-il vrai que Morarao rappela à ce moment les quelques troupes qu’il entretenait encore