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Very à Valdaour et du Saussay au Grand Étang, et dans chacun de ces postes on prit à tout hasard des mesures défensives. On ne tarda pas à être fixé : Mahamet Ali, négligeant ces différentes localités, remonta tout droit vers le nord dans la direction de Vandischva, accompagné de Lawrence. Vandischva était sous le gouvernement de Taki Sahib, un autre beau-frère de Chanda S. et de Mortiz Ali : ce prince n’avait d’ailleurs aucune ambition et n’avait joué aucun rôle dans les évènements du Carnatic. On pouvait penser que Mahamet Ali venait pour se débarrasser de ce représentant toujours suspect de la famille de Dost Ali kh., restée populaire dans le pays. Il n’en était rien ; Mahamet Ali ne venait que pour rançonner la ville et y faire reconnaître ses droits. Taki Sahib, heureux d’en être quitte pour un simple tribut, versa incontinent 320.000 rs, et Mahamet Ali, satisfait de sa campagne, se retira tranquillement à Trivady, pour y prendre ses quartiers d’hiver. Cette année, la saison pluvieuse fut plus dure que d’habitude ; les pluies tombèrent longtemps et en abondance et un grand nombre de soldats du nabab qui n’étaient pas habitués à servir dans ces conditions, préférèrent retourner chez eux. Pratiquement, il fut impossible à Lawrence comme à Dupleix de recommencer la guerre avant que les pluies n’eussent entièrement cessé.


Négociations de Dupleix avec le Maïssour et avec Morarao. — Ce ne fut pas du temps perdu pour Dupleix. Jamais sa diplomatie ne fut plus active, jamais ses intrigues ne furent plus serrées. Il employa cette fin d’année à reconquérir sur le terrain des négociations ce que le sort des armes lui avait fait perdre et il y réussit parfaitement. Le Maïssour et Morarao étaient bien entendu les seules forces