Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 3.djvu/311

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du Saussay prit possession de ses nouvelles fonctions le 9 septembre. Comme il paraissait peu qualifié pour les bien remplir, Dupleix lui adjoignit quelques jours après comme major des troupes un officier arrivé de France peu de mois auparavant et sur lequel on fondait les plus brillantes espérances, le capitaine Maissin. Sur les indications de Dupleix, du Saussay revint dès le 18 septembre camper au-dessus du Grand Étang et la guerre fut virtuellement suspendue de part et d’autre.


Dupleix investi par le Grand Mogol de la nababie d’Arcate. — Ce fut au milieu de ces circonstances que le Grand Mogol envoya à Dupleix un messager pour lui remettre un firman qui ratifiait les droits spéciaux sur le Carnatic dont Muzaffer j. et Salabet j. l’avaient successivement gratifié. Dupleix fit aussitôt venir de l’armée quelques soldats et s’en alla lui-même avec tout son conseil et plusieurs hauts seigneurs jusqu’au delà de la porte de Madras pour recevoir le messager. Des coups de canon furent tirés et des pièces d’or distribuées aux pauvres de la ville. Dupleix et sa femme reçurent de leur côté les présents assez considérables des marchands, des notables indiens et même de quelques européens (Ananda, t. VIII, p. 211-213). Dupleix avait tenu à donner à la fête le plus d’éclat possible, afin que personne ne mit plus en doute qu’il avait seul qualité pour régler les affaires du Carnatic.


Mahamet Ali à Vandischva. — Dans les jours qui suivirent, on fut fort préoccupé de Mahamet Ali. Irait-il rejoindre les Anglais, dont l’effort actuel consistait à nous chasser de Coblon et de Chinglepet, ou tenterait-il quelque autre expédition pour son compte personnel ? La question tint quelque temps en haleine Brenier à Gingy,