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fait de la chute de Chanda S., ne se souciait nullement d’accroître la puissance de Mahamet Ali.

Les Anglais réduits à leurs seules forces et à celles de Mahamet Ali pouvaient encore nous incommoder, mais il leur était impossible de nous anéantir. Aussi, comme le dit fort bien Orme, le grand historien de ces événements, « leurs derniers succès bien loin de leur inspirer de la joie ne servaient qu’à leur faire sentir avec plus de peine l’impossibilité d’en retirer aucun avantage. Ils marchèrent plutôt avec l’abattement de troupes vaincues qu’avec la vivacité de gens qui ont remporté la victoire. Sans avoir de plan déterminé pour leurs opérations futures, ils suivirent la grande route qui conduit à Valgondapouram. » Le gouverneur de cette place refusa de leur remettre le fort où il pouvait encore se considérer comme indépendant, mais il prêta serment de fidélité à Mahamet Ali et lui paya 80.000 rs. de tribut arriéré.


Prise de Trivady et de Villapouram par les Anglais ; ils sont défaits à Vicravandy. — Le nabab envoya alors son frère Abdoul wahab kh. à Arcate avec un millier de cavaliers et s’en alla lui même avec les Anglais jusqu’à Trivady, où il y avait une petite garnison de cipayes français. Suivant les instructions de Dupleix, le sergent qui les commandait se borna à protester par écrit contre l’attaque d’une ville appartenant au roi, puis il se retira sans opposer la moindre résistance (17 juillet).

Lawrence, malade depuis quelque temps, remit le commandement à Gingins et se retira à Goudelour, puis à Madras[1]. Sa retraite n’interrompit pas les hostilités.

  1. À ce moment, Goudelour n’était plus le chef-lieu des établissements anglais à la côte : deux mois auparavant tous les services avaient été transférés à Madras, qui avait repris son rang de capitale.