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Les faits que nous avons à raconter ne sont pas d’une extrême complexité ; à part quelques opérations à la côte malabar et les vues personnelles mais restées théoriques de Dupleix sur Surate, le Bengale, le Pégou et la Cochinchine, tous se déroulent dans le sud de l’Inde avec une unité presque parfaite, quoique sur des terrains fort distants les uns des autres ; d’Aurengabad à Trichinopoly, il n’y a pas moins de 1.300 kilomètres. Suivre notre action diplomatique ou militaire sur une aussi vaste étendue est la tâche que nous nous sommes d’abord imposée, et cet objet forme la majeure partie du travail. Nous avons commencé par établir, comme un préambule nécessaire, les moyens financiers et militaires que Dupleix eut à sa disposition pour pratiquer une politique aussi nouvelle et aussi audacieuse, puis nous le suivons sur le théâtre de ses opérations : Carnatic, Décan et Côte Malabar. Nous voyons alors se dérouler cette merveilleuse expédition du Décan qui place Bussy au premier rang de nos hommes d’état coloniaux et cette moins heureuse guerre du Carnatic où sombra la fortune de Dupleix. Engagée d’abord sous les plus brillants auspices : victoire d’Ambour et occupation d’Arcate, victoires de Trivady et prise de Gingy, elle se continue par la désastreuse capitulation de Law à Trichinopoly le 12 juin 1752 et s’achève au milieu d’un nouveau siège de cette ville, qui, pas plus que le précédent, ne donnait la moindre espérance de succès lorsque Dupleix fut rappelé. Les événements de la Côte Malabar sont infiniment moins importants. Nous nous sommes enfin demandé comment les conceptions de Dupleix avaient été accueillies en France. Sans prendre parti dans la controverse, nous avons relevé avec autant d’objectivité que possible les arguments que lui ou ses amis