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point à faire des dépenses qui sont souvent inutiles. »

Mortiz Ali promit de nous donner deux laks de roupies et Dupleix lui laissa entrevoir la nababie du Carnatic, mais il ne fut pris sur ce dernier point aucun engagement ferme. En acceptant ouvertement la nababie, Mortiz Ali se serait exposé à entrer en lutte ouverte avec les Anglais, et il était trop prudent pour courir l’aventure.

Cette politique eut eu besoin d’être maniée par un agent habile et souple, très au courant des habitudes et de l’esprit des indigènes. Legris, qui sortait du rang, prit au contraire à l’égard du nabab un ton dominateur qui déplut et, dès le 2 janvier, il fallut le rappeler. Garaudel, son successeur, était un simple caporal. Autant qu’on en peut juger par les lettres de Dupleix, il n’était pas maladroit et jusqu’au moment où il réclama à Mortiz Ali les deux laks qu’il avait promis, tout se passa sans heurts ni contretemps.

On verra un peu plus loin comment se terminèrent ces relations. Jetons maintenant les yeux sur un nouveau théâtre des opérations.