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blancs et une pièce de huit : le quelidar de Chettipet envoya de son côté 200 hommes.

Avec ces renforts on tenta un nouvel assaut et l’on parvint à établir une brèche dans le mur d’enceinte. Nous perdîmes tous ces avantages en un instant (29 au 30 déc.) : soit sommeil, soit négligence, les capitaines et officiers cipayes se laissèrent surprendre et nous étions, semble-t-il, 1.400 hommes contre 300. « C’est peut-être l’affaire la plus honteuse qui soit encore arrivée », écrivit Dupleix le 6 janvier. Il fut établi ensuite que deux capitaines avaient lâché pied, tandis que les autres furent abandonnés par leurs hommes, qui n’étaient à vrai dire que des coulis. Brenier fît arrêter les deux capitaines. Quant à Patté, il dut battre en retraite jusqu’à Ponnatour, d’où il écrivit à Dupleix que s’il était toujours dans l’intention d’enlever la pagode de Tirnamallé, il lui faudrait, avant que la brèche fut réparée, envoyer une cinquantaine de blancs et quelques cipayes de l’armée.

Il répugnait à Dupleix, disposant de peu d’Européens, d’en détacher un pareil nombre pour emporter ce qu’il appelait « une telle bicoque » ; il en avait plus besoin ailleurs. Il se résolut néanmoins à continuer l’attaque : ce fut la troisième.


Nos troupes revinrent donc devant Tirnamallé. C’était toujours Patté qui les commandait et le quelidar de Chettipet continuait de l’assister avec ses 200 hommes. La place fut rapidement investie et l’ennemi réduit à ne pouvoir en sortir. Patté décida alors de faire une brèche dans le mur d’enceinte ; elle n’était pas terminée que l’ennemi fit à l’improviste une sortie avec 200 hommes. À quoi tient le destin des batailles ! Ces hommes se